Le début de la "rupture"

La nouvelle photo de notre président étant dévoilée, une petite et modeste analyse s’impose, étant donné que qui met les pieds dans une mairie devra admirer cette œuvre.
Passons sur les proportions étranges de l’image, sur le grand vide à droite (métaphore des cinq années qui viennent avec sa politique ?) et sur sa tête crispée. Parlons directement du symbole. Pour un président qui se veut dynamique, sans cesse en action, c’est raté. Extrêmement figé, rigide, il casse complètement son image. Pour un président qui prônait la rupture, c’est aussi raté. À moins que ça ne soit une rupture tellement tranquille qu’on ne la voit pas. (Et ce n’est pas la composition de son gouvernement qui va m’en dissuader). Poser devant la bibliothèque, ça reste tout de même très très conventionnel. Dans la droite lignée de De Gaulle, Pompidou et Mitterand… On pourrait y voir un hommage, j’y vois surtout une erreur. Seul point positif : le couple des drapeaux français et européen.
Passons ensuite au choix du photographe. Après, dans le désordre, Bettina Rheims, Jacques-Henri Lartigue, Gisèle Freund… tous grands photographes, c’est au tour de Philippe Warrin, de l’agence SIPA, d’immortaliser le petit Nicolas. Sarkozy a donc choisi celui qui a, entre autres, photographié la Star Ac’, quelqu’un connu principalement pour ses photos people.
Après son passage prolongé au Fouquet’s pendant que le bas peuple l’attend trois heures dehors et ses vacances sur un yacht, pourquoi s’étonner ?