Pourquoi je suis contre la poursuite du blocage des universités

Cela fait maintenant deux semaines que je n’ai plus eu cours. On entame la troisième. Ma fac est bloquée pour protester contre la LRU. Même si je suis contre cette loi, le blocage n’est pas une solution en soi.
D’abord parce qu’objectivemment, l’Etat l’état s’en fout de ce que l’on fait. Blocage ou pas. On n’a aucun poids. On consomme peu et on ne fait pas parti de ce qui est définit comme l’élite de la nation, les grandes écoles. On sert le gouvernement en ce moment. On fait exactement ce qu’il veut, ce qui était prévisible. Il savait que les facs allaient être bloquées, comme ça a toujours été le cas lors de mouvements de contestation étudiante. Mais ce qui marchait par le passé ne tient plus la route. En bloquant les universités, on renforce les idées préconçues des gens : les jeunes sont des glandeurs, qui cassent tout et qui montent au créneau pour un rien, en bon gaucho pseudo révolutionnaires avec leur guitare/djembé, casquette de gavroche et keffieh.

Je suis tout à fait d’accord sur le fait que le blocage était nécessaire la première semaine, voire la deuxième parce que beaucoup d’étudiants ne connaissaient pas ou peu les principes de la loi. Bloquer leur permettaient de suivre les AG sans risque d’être pénalisés en ratant un cours. Mais maintenant le mouvement s’enlise. Les AG se suivent et se ressemblent. Rien de nouveau n’est apporté, rien de constructif. Et  pendant ce temps, on continue à nous présenter les étudiants comme des glandeurs, On entend « la jeunesse,c’est plus ce que c’était »… L’opinion publique n’est même pas contre nous, elle s’en fout. C’est pire. La seule gêne pour elle, c’est les manifs Bastille-Nation de temps en temps…
Heureusement que pour améliorer un peu tout ça, quelques cours alternatifs sont donnés chaque jour, histoire que la fac ne soit pas morte (la mienne en tout cas). Mais ça ne suffit pas. Je n’ai pas les solutions pour que le mouvement prenne un nouvel essor. Je peut paraître « donneuse de leçons », mais je ne fais que constater.
Un mouvement prévisible et qui ne sait pas se renouveler est un mouvement mort